Depuis quelques années, différentes études indiquent une augmentation du nombre de personnes souffrant d’allergie alimentaire. On estime qu’aujourd’hui en France, 3 à 10% de la population est atteinte et le nombre d’enfants allergiques ne cesse d’augmenter.
Allergie alimentaire : définition
Une allergie alimentaire est une réaction d’hypersensibilité immédiate de type I. Elle est provoquée par l’ingestion d’une substance alimentaire qui inclut aussi les additifs alimentaires.
L’allergie alimentaire se divise en deux phases : la phase de sensibilisation – correspondant au premier contact de l’organisme avec l’allergène – et la phase de déclenchement – correspondant au deuxième contact de l’organisme avec le même allergène ou composant de cet allergène.
Les différentes causes des allergies alimentaires
En théorie, tous les aliments sont susceptibles de provoquer une allergie. Dans les pays industrialisés, les aliments les plus fréquemment associés aux allergies sont les oeufs, le lait de vache, les arachides, le soja, les noix, les poissons et les crustacés.
D’autres allergies apparaissent ou sont en augmentation. C’est notamment le cas des allergies aux fruits exotiques, aux épices et condiments, aux huiles de tournesol et sésame, au psyllium contenu dans les barres diététiques, au latex, aux nouveaux allergènes comme le lupin, etc.
- les arachides : elles sont au deuxième rang des allergies alimentaires en France après l’allergie aux oeufs. Elles représentent un tiers des allergies survenant chez l’enfant de moins de 15 ans. Les signes cliniques vont du simple prurit au décès par choc anaphylactique ;
- le lait de vache : la beta-lactoglobuline est la protéine du lait la plus allergisante et son antigénicité est peu altérée par la chaleur ;
- les oeufs : on retrouve principalement des allergènes au niveau des blancs d’oeufs. Néanmoins, certains individus sont également allergiques aux jaunes d’oeufs : ils doivent donc éviter tous types de recettes de cuisine à base d’oeufs ;
- les poissons : l’allergie à tous types de recettes à base de poisson est très fréquente. L’antigène principal responsable de l’allergie est la parvalbumine (morue).
Les manifestations cliniques des allergies alimentaires
Les manifestations cliniques des allergies alimentaires sont relativement variables :
- manifestations gastro-intestinales ;
- manifestations digestives : diarrhée et vomissement, reflux gastro-oesophagien, anorexie, cassure de la courbe de poids, choc anaphylactique ;
- manifestations cutanées : urticaire, oedème de Quincke ou dermatite atopique ;
- manifestations respiratoires asthmatiques généralement associées à une rhinite, laryngite, toux, dyspnée ;
- autres manifestations comme des palpitations cardiaques, picotements au niveau de la langue et de la gorge, chute de la pression artérielle.
Le régime d’éviction pour traitement
Le meilleur moyen de ne pas avoir d’allergie alimentaire constitue à éviter l’aliment responsable de cette allergie, quelle que soit sa forme et sa présentations. Une personne allergique au lait de vache devra par exemple éviter de manger une tartiflette au Reblochon et privilégier les yaourts au soja ou au lait de brebis.
Ce régime d’éviction doit être parfaitement respecté, surtout si la personne est sujette à des réactions anaphylactiques. Dans ce cas, il est très important que l’entourage ou la personne allergique elle-même possède une trousse d’urgence comprenant de l’adrénaline, un corticoïde ou un antihistaminique.
La prévention passe donc aussi par cet apprentissage : la personne doit savoir se servir de cette trousse auto-injectable si une ingestion accidentelle venait à avoir lieu. Inutile de préciser qu’il faut absolument lire attentivement les étiquettes des aliments afin de dépister les allergènes en cause et faire extrêmement attention à la restauration.